La ronde des tournesols : une rentrée sous le signe du SOI

La ronde des tournesols : une rentrée sous le signe du SOI


un texte par Claire Rivages, coach de vie et coach spirituelle

La poésie en émotion

« Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins. » — Baudelaire, Élévation

Bernard, Emile (Lille, 28–04–1868 – Paris, 16–04–1941), illustrateur, CC0, via Wikimedia Commons

La fin de l’été glisse doucement vers l’automne. Comme des danseurs de tango, nous avançons par mouvements : un pas en arrière, deux pas en avant. Chaque rentrée invite à réécrire notre histoire et à ouvrir de nouvelles options.

La fin de l’été glisse doucement sur nos contemplations, et nous reprenons une toute autre chorégraphie : moins circulaire, plus systématique, telle celle des danseurs de tango que nous sommes — un pas en arrière pour deux pas en avant.
Nous avons tous intérêt à réécrire notre histoire afin de libérer les options futures de cet automne ambivalent 2025.

Pourquoi les tournesols ?

Scène du Lohengrin lors de sa première représentation à Londres — Arthur Thiele (1841-1916), Public domain, via Wikimedia Commons

J’ai choisi, pour cette rentrée, la ronde des tournesols : prendre appui sur nos sens multiples, comme le mouvement sensitif d’un voyage en ballon chez Baudelaire, ou comme l’écoute de Lohengrin, opéra wagnérien où l’audition sature parfois. J’ai désiré mettre en lumière le processus de métamorphose des tournesols, vu par la main et le regard ardent de Van Gogh… en parallèle avec notre propre processus d’individuation, qu’il nous faut expérimenter comme l’exploration d’un monde nouveau, avec tous les secrets que cela suppose.

L’art guérit, nous dit-on. Mais plus encore, l’art nous envole.
Il est difficile d’exiger de nous d’être fulgurants, lumineux, généreux, toujours en quête d’harmonie. Pourtant, les tournesols ne cherchent rien d’autre que la lumière : multicolore, imprévisible, si puissante… quitte à s’éteindre pour renaître.

Ces fleurs évoquent transformation, vitalité et gratitude. Et si vous exploriez vos propres cycles intérieurs ?

Lohengrin, WWV 75 – Prelude to Act I, CC PDM 1.0

👉 Exploration de soi avec Claire Rivages

L’art-thérapie comme chemin

Mais nous ne sommes pas des tournesols, que diantre !
Affirmation légitime… mais où veut-elle nous mener ? Dans quel imaginaire nous plonge-t- elle, cette Madame Rivages ? Pourquoi ce parallèle ? En quoi le tournesol est-il épris de vie, de mort et de renaissance ? En quoi toutes ces étapes sont-elles assimilables à notre processus singulier et unique ?

FOCUS SUR UN OUTIL ESSENTIEL : LA RECHERCHE DE SOI

  • Apprendre à se connaître
  • Découvrir ses talents
  • Contribuer au monde
Auto-portrait — Vincent van Gogh, Public domain, via Wikimedia Commons

De la mythologie aux Douze Tournesols de Van Gogh, il n’y a qu’un pas.
Chères exploratrices, chers explorateurs, je vous convie à utiliser cette histoire et ces peintures comme une bulle secrète, pour glisser en douceur de la fin de l’été vers l’automne, celui des bonnes résolutions.

Nous avons tous croisé ces fleurs, fortes en symbolique, qui parsèment nos campagnes et nous invitent à emprunter des chemins de lumière en confiance.

Il est impératif de revisiter les tournesols de ce maître de la lumière, Vincent Van Gogh. Car, comme beaucoup d’éléments de notre culture collective, ils sont devenus transparents : des évidences que nous croyons connaître.

Inspirations du peintre

Van Gogh fut attiré par les tournesols non seulement pour leur beauté, mais aussi pour leur signification.
Cette fleur aux couleurs vives, parfois imposante, attire le regard de l’artiste. Il était captivé par sa capacité à capter la lumière du soleil.

Fleur solaire, symbole de vitalité, de gratitude, de chaleur et d’énergie, le tournesol évoque des émotions positives.
Van Gogh n’hésita pas à multiplier les nuances de jaune, jouant sur les contrastes et la lumière.

Galerie émotionnelle

Vincent van Gogh peignant des tournesols — Paul Gauguin, Public domain, via Wikimedia Commons

La répétition des tournesols vue par Van Gogh résonne comme un miroir de la rencontre avec soi. Une posture d’observation face à nos cycles répétitifs et à nos sidérations, qui nous stoppent dans la quête de lumière et nous éloignent de l’amour inconditionnel que nous nous devons — à nous-mêmes, et au monde.

Le tournesol meurt quand cesse son cycle lumineux, mais il se transforme et transmet son énergie à ses graines. Elles deviennent huile, margarines végétales, graines séchées (pipas), riches en protéines, nourrissant bovins et volailles, ou encore transformées en bioproduits : encres, chimie verte, méthanisation…

Incroyable résonance avec nos cycles bloqués, notre amour perdu ou méconnu de notre SOI.

 

Grille de lecture

Osez voyager avec moi, chers lectrices et lecteurs.

Parallèle entre l’image et les mots

L’image dit de nous ce que nous ne voyons pas de notre monde inconscient.
Les mots disent de nous ce que nous croyons voir.
Mais ne croyons-nous pas ce que nous voyons ?
Ou voyons-nous ce que nous croyons ?

Nos croyances sont soumises à nos états inconstants.

Alors, comment entrer dans la ronde de la vie sans en percer le cœur et mourir ?
Le Moi, à l’opposé du SOI, est turbulent et malin… nous conduisant souvent vers des zones sombres qu’il est difficile de comprendre avant de les avoir ressenties, comme on ressent un baiser apaisant et réconfortant.

Il s’agit de se percevoir par l’introspection, mais de se peindre autrement. C’est magique !

Miroir 1

Vincent van Gogh, Public domain, via Wikimedia Commons

Description visuelle et dialogue émotionnel

Objet et sujet se nouent.
Image indéfinie, juste une lumière intime, posée là, sur une table.
Un peu comme vous, lorsque vous sentez qu’il y a de la lumière à chercher en vous, mais qu’elle n’est pas encore impérieuse : juste une discrète émotion, à laquelle on ne croit pas encore.
Il nous faut seulement observer, se poser en nous, sans volonté aucune.

Miroir 2

Vincent van Gogh, Public domain, via Wikimedia Commons

Objet et sujet se nouent : la fin de l’été, comme la fin d’un cycle. La lumière se modifie, elle est orangée, brune. Le fond bleu nous mène à la vie qui s’accroche, comme le tournesol qui peine à lâcher prise et à entrer dans sa transformation.
En séance, cette étape renvoie au processus d’individuation dont Carl Gustav Jung est si friand.

La lumière persiste… j’y reviendrai.

Miroir 3

Vincent van Gogh, Public domain, via Wikimedia Commons

Objet et sujet se nouent : l’un se noircit, l’autre reflète encore les miettes d’une lumière qui s’enfuit.
Un peu comme nous, effleurant le contraste entre cette puissance lumineuse en nous et l’obscurité qui nous tire vers l’hiver.

Cette opposition, révélée par l’artiste, est proche de notre relation émotionnelle : un combat entre la vie à soi et la mort de notre Moi, de notre ego.

Miroir 4

Vincent van Gogh, Public domain, via Wikimedia Commons

Objet et sujet se nouent : la transformation est imminente. Fond vert sombre, rappelant la dégradation de la matière, enraciné dans un bleu violet, mais toujours, encore, des résidus de lumière.
Incroyable subtilité du maître, comme face à nos peurs de l’inconnu qui supposent implicitement la transformation : le passage d’un état à un autre, d’un cycle à un autre… celui de notre vie dans la vie, et de ses résiliences.

Miroir 5

Vincent van Gogh, Public domain, via Wikimedia Commons

Objet et sujet se nouent : enfin, le tournesol dans un vase, « un zeste d’apprivoisement » de cette fleur sauvage qui ne peut vivre qu’en lumière.
Il nous faut, nous aussi, nous apprivoiser, nous placer aux yeux de tous, nous affirmer. Fond orangé, couleurs de l’énergie, source de création à SOI.

Miroir 6

Objet et sujet se nouent : une lumière éphémère et explosive, comme celle de notre réveil à nous-mêmes.
Un flash éblouissant, tant la lumière a combattu l’ombre.
La joie renaît et s’impose, face à tous nos faux-semblants.

Miroir 7

Objet et sujet se nouent : une ronde solaire, pour une rentrée morose et conflictuelle.
Le monde a besoin de lumière. Pensons humblement à la force du tournesol, enraciné dans son amour inconditionnel de la lumière.

 

Et vous, dans quel miroir vous reconnaissez-vous aujourd’hui ?

L’individuation selon Jung

Le psychologue Carl Gustav Jung voyait dans l’individuation un chemin essentiel.

L’individuation est un processus de différenciation qui vise à développer une personnalité singulière, unique. Il s’agit de la réalisation de soi dans ce qu’il y a de plus personnel et de plus rebelle à toute comparaison. C’est à la fois un processus intérieur et un processus relationnel avec autrui. Un peu comme le tournesol, qui se nourrit de lumière intérieure tout en s’adaptant aux saisons pour ne pas s’éteindre totalement.

Précisons quelques termes :

• Le Moi : ce que nous connaissons de nous-mêmes.

• Le Soi : plus vaste, incluant l’inconscient, la part cachée.

Le Moi s’aide de son acolyte l’ego, avec ses blessures et ses illusions pour affronter le monde. Lorsqu’un contenu conscient perd sa valeur énergétique, il peut devenir inconscient. C’est ce qui se passe lorsque nous oublions. Et quand l’oubli est intentionnel, il devient refoulement. Tous les facteurs psychologiques incompatibles avec la personnalité consciente sont soit oubliés, soit niés, soit refoulés.

Ainsi, l’activité vitale peut être paralysée par des contenus désagréables : souvenirs déplaisants, devoirs négligés, projets avortés. Ces énergies refoulées s’écoulent dans l’inconscient et sont projetées sur autrui.
Nous rejetons alors sur l’autre ce qui nous déplaît en nous.

In fine, selon Jung, l’individuation est le processus par lequel un individu se différencie du collectif pour accomplir sa vraie nature.
En devenant un être unique et original, l’humain s’intègre mieux à la société.

C’est en rendant conscients les contenus refoulés, en faisant la synthèse du conscient et de l’inconscient, que l’on atteint l’unité intérieure.

Alors, le Soi s’épanouit.

Gustav Klimt, Public domain, via Wikimedia Commons

Questions pour vous

  • Vous sentez-vous en accord avec vous-même et vos actions quotidiennes ?
  • Avez-vous conscience de vos conditionnements ?
  • Votre vie actuelle correspond-elle à ce que vous souhaitez réellement au fond de vous-même ?
  • Avez-vous des talents ou aptitudes que vous refoulez ?
  • Avez-vous des rêves enfouis ou des projets avortés ?
  • Ressentez-vous l’appel d’une vocation ?Si ces questions résonnent, commencez le voyage intérieur dès maintenant !

 

Conclusion

Les tournesols de Van Gogh rappellent que toute fin porte une renaissance. La ronde des tournesols est une chorégraphie de l’âme : un pas en arrière, deux pas en avant, toujours vers plus de conscience.

Quelle lumière cherchez-vous à capter cet automne ? Contactez Claire Rivages pour un accompagnement en développement personnel et coaching spirituel.

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