Quand notre mémoire nous joue des tours…
Comme une recherche éperdue de l’oubli et de la création…
Je souhaite vous partager ici le témoignage d’une femme à bout de souffle, que nous appellerons POCAH. Mais avant cela regardez !
Ce tableau nous fait voir l’horreur absolue, une violence ultime, un message fort, l’image ici remplace avantageusement tout écrit moralisateur.
Mais si nous changions de perspective, et que nous nous placions du côté de celui ou de celle qui noie sa mémoire dans le poison aux yeux verts aux gouffres amers comme l’écrivait le poète Charles Baudelaire dans son poème Le Poison paru en 1857 dans son recueil Les Fleurs du Mal.
Et si « ce putain de verre d’alcool » était conté au féminin ? Nous n’osons ni le voir, ni le reconnaitre tellement il est une ivresse solitaire où l’oubli de nos maux fait rage, en nous permettant de sentir des ailes d’ange éphémère se blottir contre son sein mortifère…
Lisez, ici, l’Enfer et le Paradis se côtoient en une même force.
Et s’il s’agissait là d’un rapport intime à notre mémoire… ?
Le murmure qui s’entend derrière le premier verre, celui qu’il nous faut briser c’est un peu comme ce personnage qui nous ressemble tant, dans nos heures désespérées, une œuvre de la grande littérature, pour les âmes qui n’arrivent pas à éclore : Antigone de Jean Anouilh :
…Vous me dégoutez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu’il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu’ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n’est pas trop exigeant. Moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier ou alors je refuse ! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d’un petit morceau si j’ai été bien sage. Je veux être sûre de tout aujourd’hui et que cela soit aussi beau que quand j’étais petite ou mourir !
[…]
Et voilà. Sans la petite Antigone, c’est vrai, ils auraient tous été bien tranquilles. Mais maintenant, c’est fini. Ils sont tout de même tranquilles. Tous ceux qui avaient à mourir sont morts. Ceux qui croyaient une chose, et puis ceux qui croyaient le contraire – même ceux qui ne croyaient rien et qui se sont trouvés pris dans l’histoire sans y rien comprendre. Morts pareils, tous, bien raides, bien inutiles, bien pourris. Et ceux qui vivent encore vont commencer tout doucement á les oublier et à confondre leurs noms. C’est fini
Je sais… Cela va vous paraître violent, mais c’est un peu ce que je ressens de votre loup intérieur. Il pourrait vous le murmurer pour que vos aveux à vous-même et à lui vous libèrent définitivement…Votre révolte, sans mesure n’a pu sortir, et vous pensez qu’aujourd’hui, tout cela est entrain symboliquement de mourir. Vous, enfant, vous, aujourd’hui, et demain encore plus fort… moins de peurs, plus d’empreinte et un amour de vous que je vois naître et qui est magnifique !
Si ma mémoire m’était contée… Le difficile n’est pas d’apprendre ce que l’on ne sait pas mais ce que nous savons. Car concernant ce que l’on croit savoir, nous avançons toujours comme si c’était réglé !
Si ma mémoire m’était contée…
La mémoire n’est pas une faculté une et unifiée, elle est multiple. Regardons tout d’abord les deux types de mémoires que distingue le philosophe Henri Bergson (1859-1941) dans son essai Matière et Mémoire publié en 1896.
- La mémoire-habitude est une mémoire automatique, qui se rejoue sans cesse, et est acquise par le fruit d’un travail (par exemple, la leçon de piano qu’on apprend). Elle est inscrite dans le corps et découle d’une mécanique.
- La mémoire-souvenir ou mémoire pure, enregistre le passé grâce à des images. C’est le jour d’un anniversaire, ou bien le souvenir d’une rupture. Elle est contemplative et théorique, car elle ne procède d’aucun effort mais nous permet de nous rappeler par exemple, qu’on a appris notre leçon de piano la semaine dernière.
Les neurosciences ont quant à elles réussi à distinguer cinq types différents de mémoires reposant sur des systèmes neuronaux distincts mais interconnectés. Nous pouvons y distinguer :
- la mémoire épisodique qui est celle des souvenirs vécus et de la représentation de soi à travers le passé
- la mémoire sémantique qui est celle du langage et de la connaissance du monde, des croyances
- la mémoire procédurale, inconsciente, qui est celle des automatismes et des habitudes
- la mémoires perceptive qui permet de se souvenir des lieux, des visages, des couleurs, des sons
- la mémoire du travail qui est une mémoire à court terme permettant de retenir des informations le temps de les traiter
Nous mettrons de côté la mémoire de travail qui joue un rôle tampon avec les autres types de mémoires. La mémoire épisodique semble, elle, correspondre à la mémoire-souvenir de Bergson. Elle est le siège de notre histoire, celle qui nous distingue des autres animaux. Nous associons des souvenirs à des émotions. Nous portons tous en nous le vaste océan des séquences de notre passé, dont les souvenirs conscients ne sont que la partie immergée de l’iceberg. Nous n’oublions rien, ce qui ne vient pas est enfoui très profondément, c’est alors que nous refoulons ; et la force des épisodes traumatiques revient brusquement dans des situations particulières.
La mémoire procédurale correspond à la mémoire habitude de Bergson. Les habitudes que nous prenons s’ancrent en nous avec une ténacité sans pareil. Elles pénètrent notre inconscient à tel point que nous agissions par réflexe. C’est utile dans bien des situations, mais qu’en est-il lorsque ces habitudes nous sont néfastes… par exemple dans le cas de l’addiction évoqué plus haut ?? Qu’il est difficile alors de se déprogrammer, car c’est tout le circuit de la récompense qui est sollicité dans le maintient de ces habitudes pourtant destructrices. On devient addict, et il n’est souvent pas possible de s’en sortir seul tant notre mémoire joue contre-nous.
Concernant la mémoire sémantique, celle de nos croyances, de nos connaissances, nous voyons bien qu’elle est d’une autre nature. On comprend mieux pourquoi « savoir que c’est mal de boire » n’empêche pas aux habitudes longuement répétées de reprendre le dessus, ni même à l’image traumatique de ressurgir lorsque l’on s’y attend pas.
La connaissance de soi n’est pas seulement une exploration cérébrale ou intellectuelle de sa mémoire, il s’agit au contraire de naviguer parmi toutes ces facettes de la mémoire pour observer, comprendre et accepter ses mécanismes avant même d’essayer de les modifier. Car seule la mémoire procédurale peut être éduquée à force de volonté, et cela nécessite un travail long et difficile pour se faire en harmonie avec les mémoires-souvenir beaucoup plus délicates à changer : mémoires sémantique, épisodique ou perceptive.
Alors voici ma première question :
Qu’est ce qui construit en nous le goût de la chambre noire si destructrice ?
Ce n’est pas parce que vous avez oublié un souvenir que vous l’avez perdu. Prenez par exemple celui de votre mère, de votre père, de votre enfance. Ils reviennent par fragments… En fait, chaque souvenir agit à sa manière sur notre mémoire, influençant notre façon de penser et de percevoir le monde.
Les émotions négatives ont un impact plus important sur notre mémoire, elles déclenchent un instinct de survie associé à la peur, un réflexe de protection hérité de l’évolution de notre espèce. Enfant, nous absorbons également à notre insu ces peurs de nos parents et il arrive que nous en héritions (on parle de mémoire transgénérationnelle ou de psychogénéalogie). Nous pouvons réagir de multiples façons à ces stimuli traumatiques selon leur intensité, mais aussi la manière dont nous avons intégré leur présence à notre vie consciente. Il peut alors s’agir de colère, d’évitement, de coupure émotionnelle, et parfois même de mise en danger, de sidération, d’autodestruction, de dévaluation, d’isolement.
Cependant, bonne nouvelle, notre mémoire est dynamique et en mouvement constant, nous pouvons donc remodeler ce qui a été formé : aucun passé ne nous colle un destin dans la peau !
Le travail de souvenir que nous effectuons pas à pas réactive des réseaux, notre mémoire est vivante et se reconfigure par une modification du contexte présent (notamment le retour sain à la vie sociale). Il arrive souvent que ce présent émotionnel nouveau affecte notre perception et procure à court-terme des réticences au changement, des rejets violents parfois… En effet, tout changement consiste à sortir de sa chambre noire si rassurante de prime abord soit-elle, car bien connue, mais si destructrice et immobilisante en réalité. Il nous faut affronter les embûches qui nous maintenait enfermer dedans, puis reconstruire un chemin plus accessible pour ne jamais plus s’y retrouver prisonnier.
La mémoire sémantique peut aider à trouver des indices fiables, en accumulant, croisant et interprétant le sens de ces traces mnésiques. Cela va dépendre de nos valeurs et des idées que nous allons leurs associer. Ces idées conçues par-devers notre conscience influencent notre rapport aux autres, au monde ainsi que nos émotions, nos réactions…
Vous ne vous trouvez pas digne d’être aimé ?
D’où découle cette représentation de soi ou s’est fixé ce dénigrement de vous-même ?
Avoir été trompé, négligé, agressé ne signifie en rien que l’on mérite moins d’amour que quiconque… !
Se reconstruire avec et non contre sa mémoire
Chaque traumatisme ou épisode douloureux de notre existence vient inscrire son empreinte dans plusieurs de nos mémoires. Si l’évènement prend la forme d’un souvenir dans la mémoire épisodique, il peut également s’ancrer dans la mémoire perceptive à l’aide d’ancrage (odeur, lieu, bruit…). Pour donner du sens à ce qui nous a fait tant souffrir, notre esprit va y associer des explications, des croyances via notre mémoire sémantique, souvent à notre insu : « Je l’ai bien mérité », « Je ne suis pas digne d’être respecté », etc… Enfin, certaines habitudes peuvent être induites pour répéter, confirmer et ancrer ses croyances par la mémoire procédurale.
On voit clairement que toutes les mémoires à long terme ont un rôle à jouer dans la gestion d’un évènement traumatique. Ce n’est pas contre nous mais pour nous protéger d’une douleur trop intense que nous réagissons ainsi. Malheureusement, les conséquences de ces protections acquises inconsciemment peuvent nous mener à d’autres souffrances… La mémoire n’est pas notre ennemi, mais donc un ami dont on doit prendre soin.
Il demeure une bonne nouvelle dans cette histoire ! Bien qu’il soit impossible d’effacer les épisodes douloureux de notre mémoire épisodique et les perceptions qui peuvent y être rattachées, nous pouvons supprimer ou substituer des croyances dans notre mémoire sémantique, et modifier nos habitudes ancrées dans notre mémoire procédurale.
Ainsi, nous pourrons, vous pourrez vous délivrer des vérités émotionnelles attachées à un souvenir. Il est possible de se libérer de ces croyances erronées, des généralisations abusives qui en découlent (pourquoi les autres et pas moi ?), et retrouver la capacité d’aller de l’avant. Mais pour cela il faut interroger le passé…
Nous entretenons une relation constante et complexe à notre passé, correspondant aux différentes mémoires du cerveau. Tout ce travail sert à ce que vous ne soyez pas étrangers à vous-même et à votre impuissance face aux maux dont vous souffrez si fort. Et c’est uniquement l’ajout de nouvelles images positives par une reconstruction — une renaissance à soi ! — qui pourra petit à petit vous stabiliser dans ce nouveau chemin de conscience.
Pour ce faire, nous avons la possibilité de nous reconstruire par le prisme des croyances que notre mémoire sémantique produit, celles-là même qui sont capable d’entraver notre bonheur si nous ne les interrogeons pas, ainsi que par la modification de nos habitudes. La mémoire procédurale, est un fidèle allié dans l’existence, mais encore faut -il être conscient que dans la force de nos habitudes, notre passé peut être présent d’une manière à la fois puissante (le rapport a la boulimie par exemple) mais aussi douce (l’envie d’accompagner et de soigner les autres).
Le passé est la porte d’entrée au présent et au futur… Apprendre à désapprendre est notre fil d’Ariane !
Retrouvez ici le témoignage de pocah
Bonne lecture à tous et à toutes…
Si … oui, si j’essaie de me souvenir ça commence par un cerf malade. Ou plutôt la visualisation d’un cerf & ça finit par un loup blanc.
Je me suis adressée à Claire car je suis Addict. Je mens déjà, vous voyez. Réflexe d’addict ou plûtot mémoire d’addict très sélective. Je me suis adressée à Claire pour de fausses raisons : je lui parlais de mon psoeudo burn-out, mes psoeudos rancunes illusoires, ma fragilité, mon hypersensibilité, mes traumas, blablabla, mes pseudos problèmes d’oppression familiale, sociétale… Bref, j’y croyais. J’essayais de trouver 100 000 excuses à mon addiction.Claire a balayé avec une violence & quelques uppercuts toutes ces foutaises pour me faire voir mon addiction. Mon problème réel, celui qui me faisait tout confondre, tout salir, tout envoyer valser, tout gâcher… Elle m’a montrée avec douceur, par contre, mon monstre, ma laideur, ma perte d’énergie contre des combats que je m’inventais. Elle a précipité ma chute pour me faire côtoyer l’abîme. Je pensais que je vivais avec lui depuis des années, mon monstre mais c’était faux… là, j’ai été obligée de le regarder. C’était violent, affreux, les moments que je vais vécus. De plus, l’alcool que je n’arrêtais pas à ce moment là, me faisaient vivre les choses à 360 % alors que je suis déjà par nature, très émotionnelle.
La méthode de Claire désarme complètement, littéralement. Elle précipite les choses. N’avons-nous pas perdu assez de temps à nous mentir, finalement ?
Alors, avec moi, elle a fait exploser mon « armure » de mensonges, d’aveuglement, d’automatismes, de certitudes, de masques… je l’ai détestée autant que je me détestais… alors autant vous dire, que j’ai voulu qu’elle me laisse tranquille plus d’une fois. J’avais même peur de vivre nos séances tellement, je savais l’état dérangeant dans lequel j’allais être plongée dans les jours qui suivaient. Je m’enivrais alors encore plus pour oublier & j’oubliais…
Alors, elle reprenait encore là où mon amnésie s’était arrêtée… à force d’intelligence, de patience, de bienveillance, elle a tout fait exploser. En l’espace d’une semaine, je me retrouvais finalement en arrêt maladie & avais pris la décision d’aller en cure de désintoxication.En me réveillant là-bas, je n’ai pas compris… J’avais vraiment pris cette décision ? J’avais vraiment dit stop au travail ? J’allais vraiment soigner mon addiction ? Et là, Claire s’est fait discrète. Elle m’a laissée, si je puis dire… vivre non plus avec mon monstre mais avec mon reste d’énergie pour évoluer tel un robot. Un robot qui cherchait à se soigner, qui voulait se faire du bien pour la première fois de sa vie.
Pendant cette période, j’ai été entourée par des psychiatres, des addicts, des gens aux pathologies / maladies diverses. J’ai été suivie par Claire, de loin… Sans m’en rendre compte & avec une facilité extrême au début, j’ai décroché. Je mangeais, je faisais du sport, j’écrivais, je pensais… je ne parlais à presque personne mais ils voulaient me parler tous car par contre mon énergie était celle de ceux dont on veut suivre l’exemple. J’étais seule et entourée à la fois. J’ai préféré ne rien dire à ma famille pour ne pas les inquiéter mais aussi pour pouvoir mener à bien ce sevrage. Si je l’avais dit, il aurait fallu que je gère l’inquiétude des autres & je n’en avais pas la capacité. Je n’avais plus de temps à perdre. Il fallait que je sois seule. Que je coupe tout. C’est ce que j’ai fait. Et je n’avais plus de contact avec Claire à ce moment là. Quelques messages d’encouragement, que j’appréciais vivement quand je les recevais. Elle était là sans l’être.
Sur place, seule & trop entourée à la fois. J’ai rencontré des hommes & des femmes « normaux » et d’autres moins normaux. L’addiction transforme les gens. J’ai vu ce que l’addiction fait de pire. Là où elle mène les âmes égarées. J’ai compris beaucoup de choses & j’ai surtout appris ce que voulait dire « humilité » pour la première fois de ma vie, en fait. J’ai vu la psychiatrie pour de vrai : le coté soignants, le côté patients. J’ai tout vu. Mais j’ai surtout appris & ça va vous paraître si bête mais c’est peut-être la leçon de vie la plus importante… que nous sommes seuls à pouvoir renverser les choses. Il faut de l’aide certes, médicamenteuse pour certains, de l’écoute pour d’autres mais il n’y a que nous-même qui sommes aptes à nous faire « sortir de l’abîme » & éloigner l’addiction, la maladie, la dépression. J’ai appris alors à accepter ma fragilité, mes démons. Je n’ai
pas essayé de les combattre mais de les accepter plutôt. De vivre avec eux pour de vrai, pour mieux les comprendre, pour devenir apte à vivre avec cet alter égo laid qui fait partie de nous.J’ai rechuté durant cette période & Claire était là pour me dire d’y retourner, de continuer. Je savais que je devais y retourner. Je me suis crue encore trop forte. Je pensais que j’étais plus forte que les autres, encore.. plus forte que mon addiction.. que je pouvais encore, qu’en fait c’était un mauvais passage… Pauvre fille, retour à la case départ… j’avais encore rien compris.
Et là, j’ai vécu l’enfer pour de vrai. Pourquoi ? Parce qu’une clinique n’est pas le garde fou que l’on pense. J’étais naïve, je pensais que les camés & les alcooliques se sevraient comme j’avais fait mais pas du tout. Dans les chambres, rails de keta, coke, alcool à pleuvoir. Pas de tests d’urine ou d’alcoolémie… alors que les patients finalement le demandent. Les soignants disent qu’il faut se responsabiliser soi-même. HAHAHAH ! Allez faire comprendre au cerveau d’un Addict de se responsabiliser. Il ne serait pas là, s’il pouvait enfin… j’ai eu un peu de mal à comprendre les méthodes officieuses. J’ai détesté les médecins, psychiatres, patients. Je me saoulais dans une clinique alors que j’avais mis ma vie sur pause complètement.
Alors, je ne sais pas où j’ai trouvé la ressource à nouveau… certainement dans l’amour que je porte à ceux qui m’ont aidés… mais j’ai opté pour une solution radicale, un médicament « marche ou crève » qui pouvait m’expédier directement à l’hôpital si je continuais l’alcool. Il m’a fallu beaucoup de courage pour accepter de passer à ce traitement. Cela signifiait que je disais vraiment adieu à l’alcool si je ne voulais pas mourrir clairement. Je l’ai fait avec le soutien de ceux qui m’ont aidé là bas, les fous comme dirait la société. J’ai repris le processus du soin. J’ai ri à nouveau. J’ai aimé à nouveau. J’ai remonté la pente encore & encore… Je suis sortie de la clinique sevrée. Rares sont ceux qui en sortent sevrés. Je n’ai pas touché à l’alcool depuis 100 jours… et je vais bien. Attention, je ne dis pas que c’est fini. Je dis juste que j’ai appris beaucoup de choses, que j’ai accepté ma fragilité, mon addiction & que mes systèmes de défense ont changé, que j’apprends à gérer mes émotions différemment. Que je fais attention à moi.
Mais ce que je peux vous dire, c’est que la chute version accélérée de Claire, malgré les difficultés & problèmes qui n’ont pas changé, je vis pour la première fois en accord avec moi-même. Je sais que c’est l’endroit & la personne que je dois être. Je me trouve belle, forte, courageuse. Je vois mon monstre, je vis avec lui, je le trouve toujours aussi affreux mais je vois aussi ma beauté, ma lumière, je vois aussi à quel point je suis singulière & je m’aime ainsi.
Claire a fait exploser tous mes mensonges, a fait éclore l’obscurité pour de vrai… a précipité cette chute pour me faire traverser ce chemin… je ne dis pas que je n’aurais pas pu le faire seule, mais il m’aurait fallu 10 ans… 20 ans, une vie pour m’en sortir… comprendre etc. Claire a une méthode qui bouscule. Il faut accepter d’être bousculé. Il faut accepter d’intégrer l’entre du miroir. Il faut accepter de tomber. Claire accompagne la chute bien-sûr. Elle protège. Elle entoure. Elle rassure. On peut tomber avec elle. Il faut lui faire confiance & la version améliorée de nous-même pourra éclore.
A vos armes, vos gants de boxe, vos masques… le chemin est dur mais la renaissance est assez incroyable.
Merci Claire & bon courage à ceux, qui passent par ces moments « délicats »Pocah
0 commentaire publié Add yours →